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Hommage à Marcel Ophuls

Le maître du documentaire historique s’est éteint le samedi 24 mai 2025.

Le mot de la directrice

Mort de Marcel Ophuls, réalisateur du Chagrin et la pitié, fils de Max Ophuls

En 2012, l’IECA recevait le grand réalisateur de documentaire historique, Marcel Ophuls, venu inaugurer l’amphithéâtre Max Ophuls, en hommage à son père.

L’école de cinéma de Nancy célébrait ainsi le père et le fils, un maître de la fiction et un maître du documentaire.

Avec Le Chagrin et la pitié réalisé en 1969, sorti en 1971, Marcel Ophuls était le premier à confronter la France à sa mémoire collaborationniste et avait continué à interroger les consciences dans d’autres films engagés et d’une implacable rigueur : L’empreinte de la justice (1976), sur les procès de Nuremberg, Hôtel Terminus consacré au cas Klaus Barbie (1988) ou encore Veillées d’armes (1994), sur le journalisme en temps de guerre.

« À travers un regard personnel nourri par une exigence documentaire rigoureuse, Marcel Ophuls a su saisir les traces durables que l’Histoire et la politique inscrivent dans les vies. Il nous enjoignait à rester lucides, engagés, et profondément attachés à la démocratie », a écrit son petit-fils dans le communiqué de presse annonçant son décès.

Une belle leçon pour nos étudiant.e.s. et pour l’avenir.

Aurore Renaut
Directrice de l’IECA

Origines et parcours cinématographique

Marcel Ophuls né en 1927 à Francfort en Allemagne, est le fils unique de Max Ophuls (cinéaste) et de Hilde Wall (comédienne). À l’avènement du nazisme, la famille s’exile en France en 1933, puis aux États-Unis en 1941.

Dans sa vingtaine, il commence à suivre les traces de son père en débutant en tant qu’assistant réalisateur puis réalise son premier film Peau de banane en 1963, mettant en vedette Jean-Paul Belmondo et Jeanne Moreau. Malgré sa préférence pour réaliser des comédies, c’est avec son documentaire Le Chagrin et la Pitié de 1969, traitant de l’Occupation en France, qu’il se révèle. Son film se voit censuré et ne sort en salles qu’en 1971 et est diffusé publiquement qu’en 1981 sur FR3.

Par la suite il réalise d’autres documentaires engagés tels que Memory of Justice (1976), Hotel Terminus (1989) Oscar du meilleur film documentaire et prix de la Critique Internationale (FIPRESCI), November Days (1990) puis Veillées d’armes (1994).

L’hommage à Max Ophuls

L’amphithéâtre de l’IECA a été baptisé Max Ophuls, et lors de son inauguration, le 10 septembre 2012, son fils Marcel Ophuls était présent pour lui rendre hommage.

Retrouvez l’hommage rendu par Vincent Lowy, ancien directeur de l’IECA (2014-2017) et auteur de Marcel Ophuls (2008) : 
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Le nom Ophuls

Max Ophuls avait choisi le  pseudonyme  « Ophüls » en Allemagne. En quittant le pays, il a retiré l’umlaut pour tourner la page et, en France, son nom officiel est devenu Max Ophuls. Son fils Marcel tenait à ce qu’on écrive le nom sans umlaut.

Au nom de toute la communauté de l’Institut Européen de Cinéma et d’Audiovisuel, nous adressons nos plus sincères condoléances à la famille et aux proches de Marcel Ophuls.